The Earth, the Fire, the Water, and the Winds – CARA
le Center for Art, Research and Alliances (CARA) à New York présente The Earth, the Fire, the Water, and the…
Crédit image : Maison forte de Hautetour. Exposition de Charlotte Gautier van Tour. Juillet 2023. ©P_DELOCHE/GODONG
Les treize artistes nommé·e·s des Prix COAL et Prix COAL étudiant 2025 investissent les salles du Musée de la Chasse et de la Nature. Au fil des salles, le parcours convoque la diversité des regards portés par les artistes sur l’eau, cet “organe du monde” (Bachelard). À travers un aperçu de leurs projets en cours, distingués par le Prix COAL art et écologie, elles et ils tentent de rendre compte des complexités de cet élément qui ne se saisit pas, des capillarités ruisselantes et fertiles qui constituent son identité, comme des pollutions et des déséquilibres qui la menacent. Autant de gestes où se tissent l’intime et le collectif, le visible et l’invisible, savoirs anciens et connaissances situées, où l’eau se fait force de soin, de mémoire et de transformation.
Avec les artistes Khouloud Benzarti, Mirja Busch, Collectif Disnovation.org, Férielle Doulain-Zouari, Popline Fichot, Charlotte Gautier van Tour, Clara Niveau-Juteau, Pauline Rip, Mohammad Rakibul Hasan, Julien Salaud, Marcela Santander Corvalán, Lara Tabet, Kay Zevallos Villegas.
L’EAU MÉMOIRE DU MONDE
Les cosmogonies immémoriales, qui sont parvenues jusqu’à nous, disent toutes que l’origine de la vie est liée à l’Eau. Les sciences contemporaines le confirment. Pourtant, rien ne saurait épuiser les mystères de l’eau. Nous savons depuis peu qu’elle est omniprésente dans l’univers dès ses origines, qu’elle a joué un rôle déterminant dans la formation des étoiles et des galaxies. Hors de notre planète, la molécule n’a été identifiée formellement que dans ses états solides ou gazeux, ce qui rend d’autant plus remarquable sa présence à l’état liquide sur Terre. Les conditions singulières de notre planète permettent à l’Eau de ruisseler. C’est par sa forme liquide qu’elle a été, et sera le foyer primordial de toute vie.
Chaque organisme qui peuple la Terre, du plus simple au plus complexe, est « une créature de la soif ». Ses propriétés uniques comme la capillarité, sa puissance de dissolution et son ruissellement permanent en font, selon Gaston Bachelard, « l’œil de la Terre », ou « l’organe du monde ». Au rythme de ses cycles, elle passe d’un état à l’autre, traverse les matières, connecte les éléments, ravine les montagnes, dessine les plaines, draine le minéral, élève le végétal, vitalise l’animal, compose le climat, en rafraîchissant l’atmosphère et en capturant le carbone. Chaque goutte d’eau douce anime la vie, qu’elle soit de nappe souterraine, de zone humide ou de surface. Marais, mangroves, étangs, lacs, sources, rivières, fleuves conditionnent l’existence biologique.
L’eau douce ne représente pourtant que quelques centièmes de l’eau sur Terre. Dans les zones tempérées, nous vivons dans l’illusion de son abondance, dans les zones arides, nous vivons dans le savoir de sa rareté. Aussi, l’eau ne peut être que partagée. La pression anthropique sur les cycles de l’eau – liée à l’agriculture intensive, l’activité industrielle, l’urbanisation, la production d’énergie et de la plupart de nos produits de grande consommation – en perturbe gravement les équilibres. Les sécheresses extrêmes ou les grandes inondations, et les pollutions chimique et plastique en sont les indicateurs les plus visibles.
Aux pollutions s’ajoutent des inégalités d’accès – plus d’un quart de l’humanité est toujours privée d’eau potable – qui engendrent des conflits de plus en plus extrêmes. Penser une politique de l’eau douce ne peut se faire qu’à l’échelle planétaire, dans une vision partagée de ses usages, et dans le souci de réparer et protéger tous ses milieux, les aquifères et glaciers qui la stockent, les zones humides qui capturent le carbone, les mangroves qui ralentissent l’érosion, les cours d’eau qui drainent la vie… Plus qu’un bien commun, un droit fondamental de tous les vivants, il s’agit aujourd’hui de la considérer comme un sujet doté de droits.
Comment envisager une écologie et une politique de l’eau sans une poétique de l’eau ? Protéger l’eau passe aussi par une régénération des imaginaires, des récits, des représentations et des pratiques qui conditionnent son partage, ses usages dans nos vies, nos actions.
Cette troisième édition de Sans Réserve dédiée à l’Eau douce est un appel à lutter contre l’assèchement de nos sensibilités vis-à-vis d’elle, pour l’élever au rang qui lui est dû, au cœur de l’attention générale, pour la réhabiliter dans ses prérogatives symboliques et sacrées, pour la considérer comme l’alliée et la partenaire de nos existences. C’est aussi un appel à la protéger, à prendre notre part dans la restauration de ses cycles naturels, à réparer ses lieux qui ont été abîmés, en solidarité avec celles et ceux, humains et autres qu’humains qui en sont irrémédiablement affectés.
Commissariat COAL, avec la collaboration des équipes de la Fondation François Sommer et du Musée de la Chasse et de la Nature.
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